LA GRANDE CORDEE : GRIMPER LES PLUS HAUTS MONTS D'EUROPE AVEC L'AVE
Les Avéistes ont la frite
Le sommet belge ! Ah Ah Ah ! Oui cela peut prêter à rire, mais il faut savoir tout d’abord qu’il est loin d’être le plus bas de notre liste, il culmine quand même à 694m. Ensuite et surtout la vallée de la Meuse possède quelques belles falaises bucoliques qui n’ont rien à envier à celles de la région parisienne. Ah Ah Ah, là ce sont les belges qui rigolent.
Le dicton avait donc bien raison : les absents ont toujours torts. C’est à 6 que nous sommes partis pour la région de Dinant. Nant ! Les deux voitures se retrouvent au gîte à Maredret. Une vieille bâtisse charmante à la sortie du village. Alors que Laurence et Lou restent découvrir le potier, les bois et les abbayes locales, nous montons dans la voiture de Rudolph pour aller tâter du caillou sur la fameuse falaise de Freyr.
Nous trouvons le topo au Chamonix, un des restos qui se trouvent à côté du parking. Pour gagner du temps nous demandons conseil aux locaux avec qui nous descendons sur le secteur Jeunesse. Nous sommes avec Pat, un grimpeur actif de la région. Il revient du Verdon et vous pouvez voir ses photos sur le site http://www.grimpe.be . Suivant ses conseils nous avons le temps de faire avec Romuald 3 voies entre 5c et 6b.Ludmila et Christian partent fourmouger dans la renfougne dans une voie en 4 à l’itinéraire incertain.
L’ambiance au pied des voies est plutôt sympathique. Un peu comme au pied du mur : ça discute pas mal.
Le sommet
Le lendemain est le grand jour celui du Signal de Botrange. Il n’est pas à côté, internet nous donne 1h30 de voiture mais pour nous ce sera le double. Surtout que René récupère tout ce qui traîne sur l’autoroute et l’accroche à sa voiture.
Nous atteignons le camp de base à la mi-journée. Nous nous y préparons psychologiquement à l’ascension devant une glace ou une bière selon les goûts et les besoins de chacun.
Ensuite pour nous échauffer nous monterons en haut de la tour toute proche et qui sert à surveiller les fagnes, ces hautes herbes facilement inflammables qui donnent leur nom à la région. Un sympathique retraité en poste là haut nous fera l’historique, le géographique, le zoologique et le botanique de ce que nos yeux peuvent apercevoir.
Nous ne pouvons plus reculer, il faut maintenant atteindre le sommet belge. Nous escaladons avec entrain les 6 mètres d’escalier construit au-dessus du sommet et nous atteignons les 700m d’altitude. Un de plus conquis sans oxygène pour les fiers conquérants de l’AVE. Nous aussi nous avons fait seven summit, une fois. Quelques photos ici puis quelques photos sur le vrai sommet, la bosse terreuse 6 mètres en dessous, et nous quittons ce lieu, l’esprit libre de ceux qui ont accompli leur devoir avec vaillance.
Direction la falaise d’Esneux. On ne la trouvera pas alors nous allons sur celle de Tilff. Une dalle de 50 mètres de large sur 25/30 de haut. Hauteur du premier point 8 mètres, second 15. Nous aurons plus tard une explication sur cet équipement étrange : c’était fait à l’origine pour dissuader les grimpeurs hollandais de venir. Cela n’est guère plus encourageant pour les français. Nous n’avons pas de topo mais la voie de gauche semble facile et celle au bout à droite dans le dièdre aussi. On se lance. Raymond fait la dalle, Christian le dièdre. On estimera ce dernier, fort sympathique à 5c. Ensuite Ralph tentera celle d’à côté et connaîtra quelques difficultés dans le haut. Moi, j’en essaie une autre mais je ne persiste pas trop car j’en ignore totalement le niveau et je ne veux pas me retrouver dans un truc abominable. Finalement tout le monde grimpe ses deux voies avant la nuit. Lou aussi a fait des prouesses.
Nous repartons alors à Esneux pour goûter une spécialité locale : la frite. Et nous rentrons très tard au gîte.
Beez
Nous allons près de Namur sur le site de Beez. Il n’y a pourtant pas d’abeilles, juste la voie ferrée, heureusement pas très passante. C’est sur les bords de la Meuse, c’est sympa. Les assureurs sont au frais sous les arbres. Les départs de voies sont un peu patinés mais comme ce sont des bacs dans du vertical, c’est peu gênant.
C’est une belle falaise avec nombre de voies dans les niveaux intermédiaires. Nous y passons une journée soutenue. Nous rencontrons aussi une figure locale, propriétaire de la salle d’escalade de Jambes près de Marche.
Je deviens belge
Ce soir là au gîte pendant que Raoul, insatiable, mange les pâtes à la louche, Ludmila aura cette phrase inoubliable : « je deviens belge ! » Ludmila c’est une grande cordée à elle toute seule, trois nationalités rien que pour elle. Et comme on est toujours le belge de quelqu’un, finalement Ludmila c’est notre belge à nous, notre Johnny Halliday.
Freyr
C’est le spot belge de référence. 600 voies réparties sur une dizaine de secteurs. De nombreuses voies de 3 ou 4 longueurs, jusqu’à 120m, au bord de la Meuse avec vue sur le château.
Cette fois-ci nous allons sur le secteur Mérinos, le secteur des réveils en beauté. Comme depuis notre arrivée, il fait beau, très beau. Nous installons le camp de base au bord de l’eau en face du château.
Le secteur offre des voies faciles, (ou côtées faciles), et des voies de difficultés moyennes. Ronald et Christian peinent un peu aujourd’hui, ils ont dû trop grimper hier. Laurence installe les moulinettes à Ludmila et je m’incruste vite fait entre deux voies pour faire un petit 6a.
A part le bruit sourd et énorme d’un bout de la paroi du secteur des 5 ânes tout proche qui s’écroule, la journée se passe tranquillement. Nous n’avons fait que des voies de 30 mètres mais nous espérons bien que notre chère GO des sorties de l’AVE organisera bientôt des sorties en Belgique pour aller enchaîner les trois splendides longueurs de dalle qui n’attendaient qui nous.
Avant de quitter la Belgique, nous dégustons une petite frite, une petite bière et autres mets au Chamonix et nous reprenons la route à 10h du soir. Sur le chemin du retour, Ludmila apprendra finalement que le vrai nom de René est en fait Rodolphe.
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